Mercredi 2 septembre 2009
Les transports en avion, pas de problème, je suis une grande habituée… Donc ces 9 heures de vol jusqu’à New-York, imaginez-vous bien que ça ne me faisait pas peur ! Effectivement trajet génial dont je vous passerai les détails, je vous fais juste part d’un évènement qui n’avait rien de bien incroyable pour moi mais qui a laissé mes parents sans voix: notre avion a croisé de près un autre avion ! Donc de mon petit hublot j’ai pu faire coucou aux voyageurs d’un autre vol, enfin un coucou ultra rapide vu la vitesse de l’avion. Nous y voilà ! Il est midi ici et donc 18 h a casa… Comme nous habitons Harlem, nous visitons l’Upper West Side. C’est drôle cette ville, on se croirait dans un film. Les rues sont celles de West Side Story, les maisons ont abrité Lauren Bacall, James Dean, Marylin… Plus loin c’est l’immeuble Dustin Hoffman, Diane Keaton et Madonna. Nous rencontrons un étrange monsieur qui nous donne un tas de conseils… Particulièrement pour les restos: lieux de la plus haute importance pour mes parents. Pour le premier soir: burger/frites/coca. Allez, on rentre: 20h ici….
Jeudi 3 septembre 2009
Je me réveille à 1 heure, ben oui pour moi il est 7 heures… Mon papa m’emmène dans le « rô » (comprendre gros) lit au milieu des parents, à cette place de choix je me rendors jusqu’à 4h30… Ma mère aussi tourne en rond sans trouver le sommeil (Ah le jet lag), donc d’un commun accord (enfin sans demander l’avis de l’homme de la famille) nous nous levons ! Ce matin, pour notre premier vrai jour à NY, nous traversons Central Park pour aller jusqu’à l’Empire State Building, c’est stupéfiant. En bas, la ville grouille. La ville grouille oui mais même trop, en redescendant les 86 étages nous nous trouvons sur l’horrible, le bruit, les affiches publicitaires (en fait des télévisions), je regarde ça effrayée. Pour trouver un havre de paix nous nous précipitons dans un resto japonais: je m’empiffre, des sushis, des beignets, de la sauce soja surtout, j’en ai de partout: j’adore ! L’après-midi c’est l’upper east side. Retour à la maison, nos jambes flagellent nous avons marché de 6 heures à 19 heures. 20h: au dodo vite !
Vendredi 4 septembre 2009
Je me suis réveillée très tôt ce matin ce qui a décidé mes parents à alourdir le programme des visites de la journée sans attendre une heure décente pour sortir : dès 6h20 du matin nous sommes dans la rue. La matinée est consacrée à une ballade dans le Morningside Heights, la colline qui surplombe à l’ouest le quartier où nous habitons et où se trouvent notamment une immense cathédrale, Saint-John the Divine, toujours en construction depuis plus de 100 ans et qui une fois achevée sera la plus grande du monde, et la principale université publique de New York, la Columbia University, anciennement King’s College.
Le divin Saint John est très étonnant, au-delà de sa taille ce sont les scènes représentées sur son fronton et son tympan qui sont marquantes : mes parents regardent un long moment ces saints dont les visages sont ceux d’hommes noirs, cette scène de l’apocalypse qui représente de très hauts buildings s’effondrer dans un gigantesque nuage de poussière (sculpture réalisée bien avant le 11 septembre) ou encore la naissance d’un bébé dont on ne voit que la tête jaillissant du sexe béant de sa mère. Moi j’en profite pour faire mon jogging matinal sur le parvis avec maman qui me court après, on rigole bien. Une fois à l’intérieur mon petit corps devient un point minuscule dans cet antre d’une vertigineuse hauteur.
Nous nous sommes ensuite balladés sur le campus de Columbia, très agréable et calme, dont la plupart des bâtiments imitent le style grec antique. Lorsque nous avons quitté le quartier pour nous diriger vers le Upper East Side je me suis endormie. A mon réveil nous étions déjà dans le quartier de la gare centrale de New York où nous avons mangé un morceau avant de rentrer dans la gare elle-même. J’ai beaucoup aimé son plafond bleu ciel qui représentait de nombreux éléments du zodiac et j’ai notamment reconnu le poisson. Du plafond pendait un immense drapeau américain, c’était très joli.
Poursuivant la visite du coin nous avons visité plusieurs halls de buildings célèbres et notamment l’un d’entre eux au centre duquel trônait un globe immense qui tournait sur son axe dans un trou circulaire du fond duquel jaillaissait une lumière vive.
Le but final de la journée était la visite du Moma, visite gratuite tous les vendredi à partir de 16h. Donc pour reprendre des forces nous avons bu deux délicieux smoothies dans un bar non loin de là. Je crois que je n’ai pas laissé grand chose à maman et à papa. Donc maintenant nous y voici, la façade du Moma est devant nous et sur le trottoir une foule immense qui fait sans doute le tour des quatre pans de l’édifice. Nous nous mettons à la queue comme tout le monde, un peu inquiets du temps d’attente, même si tout le monde est extrêmement discipliné. Quelques minutes s’écoulent à peine avant qu’un vigile nous demande de façon un peu rude sortir de la queue. Qu’avions nous fait de mal ? Pris à part, le vigile nous tend trois billets et nous permet de court-circuiter 150 mètres de file d’attente. C’est bon d’être un bébé ! A l’intérieur c’est la foire, la vraie. On se croirait à la Parit-Dieu la veille de Noël ! Mes parents restent bien collés l’un à l’autre pour être sûrs de ne pas se perdre. Emportés par le flots nous voyons une foule d’oeuvres du modernisme américain et notamment les fameux ready-made de Wahrol, notamment les boîtes de soupe en conserve devant lesquelles je pose pendant que papa mitraille. A un autre étage les Chagall, les Klimt, les Magritte. En fait moi je suis crevée et je crois bien que dans ces cas je deviens insupportable, mes parents sont à bout je crois et ils sortent épuisés pour se poser dans les jardins. Là je joue dans des sculptures qui représentent des peaux d’orange immenses découpées en lamelles revenant sur elles-mêmes de façon circulaire. Je fais copin-copin avec un petit garçon qui est adorable… parce qu’il me propose de prendre quelques chips dans son petit paquet que j’ai sérieusement allégé.
Allez, la journée a été bien longue, retour à la maison dans notre métro de tous les jours, une douche, un petit repas léger et au lit. On se retrouve demain.
Samedi 5 septembre 2009
La nuit a été bonne. Nous partons tranquillement vers 7h30 pour Greenwich, c’est magnifique, une nouvelle ville se présente à moi qui n’a vraiment rien à voir avec ce que j’ai pu voir précédemment… et attention, ce n’est que le début: nous enchaînons avec East Village, Lower East Side et Soho ! Cette journée me donne vraiment la mesure de NY: elle est multiple, c’est fascinant toutes ces cultures dans une seule ville mais ce qui peut être me rend un peu triste ce sont les frontières que l’on voit par transparence. Là où nous « habitons »: pas un homme blanc en vue, nous faisons un peu tâche blanche au milieu d’une page toute noire. A Chinatown… c’est très étrange, tout le monde parle chinois et lorsqu’on passe la frontière invisible de Little Italy: plus un asiatique dans les rues ! Est-ce vraiment ça le multiculturalisme ? Je n’ai pas vu un seul couple mixte depuis mon arrivée… Ça me laisse songeuse… Pour revenir à ma journée, au coeur de Greenwich, nous avons fait une belle pause dans un jardin pour enfants. Ici, ces squares sont complètement entourés de grilles immenses, ultra sécurisés, même les balançoires sont dans une partie à part du jardin, elle-même entourées de grilles pour qu’on ne puisse pas passer à coté en courant ! A part ce côté sécuritaire qui est un peu too much mais pas inutile, les squares pour enfants sont géniaux dans cette ville: des tas de toboggans adaptés à chaque âge et des « cam cam » (comprendre camion porteur) en libre accès: vous vous rendez compte ! Les gens sont incroyablement honnêtes dans ce pays, des jeux en libre service et personne ne part avec, je n’en suis pas revenue. Ce n’est pas dans mes deux pays d’origine qu’on pourrait faire un truc pareil. Dans nos pérégrinations, nous sommes allés jusqu’à Tompkins Square: quelle chance, nous sommes tombés sur un magnifique spectacle de marionnettes, l’ambiance était incroyable, avant et après le spectacle, des gens (tout le monde: des enfants du quartier jusqu’à des adultes venus exprès pour ça) peignaient sur une toile géante qui faisait le tour de la place. En sortant de ce square, alors que nous remontions vers Little Italy pour manger, j’ai rencontrer Nathan (prononcé différemment du prénom de mon meilleur ami de la crèche mais tout de même je crois que j’ai un bon feeling avec les garçons qui s’appellent comme ça) nous avons joué à courir pendant 30 mns, c’est quand-même drôle Nathan parle deux langues, moi aussi, mais malheureusement nous n’avons pas réussi à bien nous comprendre, enfin, cela ne nous a pas empêché de nous embrasser (de partout et surtout sur la bouche), de nous masser, de nous caresser… Super ce moment, en plus des gens dans la rue se sont mis à faire comme nous, plein de la joie que nous dégagions ils se sont mis à courir, à rire, à envoyer des baisers. Les gens ici sont plus drôles que chez nous. La séparation a été un peu dur mais mes parents m’ont convaincu en me parlant du repas qui m’attendait: et ils ne m’avaient pas menti ! J’ai mangé toute mon assiette de calamars, piqué toutes les crevettes dans l’assiette de mon père et j’ai fini en mangeant la moitié (enfin une petite moitié !!! Pas cool maman) de la panna cota de ma mère ! Après: gros dodo dans ma poussette, il n’y avait plus que ça à faire ! A mon réveil, une agitation pas possible autour de moi… enfin pas possible: si ! ici, j’ai bien vu à quel point les gens sont capable de s’agiter, les gens parlent très fort et font des mouvement très larges. On est fatigués alors, direction métro et retour appart’, il faut se reposer car demain, je vais faire un truc que je n’ai jamais fait… Je suis impatiente, c’est une nouveauté: je vais à la messe. Buona note…
Dimanche 6 septembre 2009
Matinée tranquille avec un lever à 7h30 (pour un coucher à 20h30, on peut parler de grasse mat’ il me semble), nous partons sur notre 31 à la messe… Ouahou quel évènement ! L’ambiance dans Harlem ce matin est fascinante, tout le monde est beau. Nous devons être à 11h à l’Abyssinian Baptist Church… On arrive à 10h30: des centaines de gens sont attroupés, un homme nous explique que c’est plus prudent d’arriver vers 7h pour avoir de la place… 7h pour une messe à 11h: vous imaginez ! Obligés de laisser tomber l’église star, nous allons prier ailleurs. Magnifique, fabuleux, je veux aller à la messe tous les dimanches à partir d’aujourd’hui ! Nous partons un peu avant la fin car mes parents font passer leur ventre avant leur esprit. Bon, ils n’ont pas eu tort, le resto est très branché, nous attendons 45 minutes avant d’avoir une table. Le restaurant c’est chez Sylvia, une star de Harlem célèbre dans le monde entier qui passe même dans les talks shows. Mais ça vaut le coup ! L’ambiance est d’enfer, un chanteur gospel chante à tue tête pendant tout le repas… On arrive même pas à se parler ! On mange une cuisine du Sud des Etats-Unis, des saveurs qu’on a pas l’habitude de manger, du poulet frit, des travers de porc épicés et surtout des patates douces à la confiture d’orange. On appelle ça de la soul food. En fin de repas Sylvia fait son apparition, le succès n’a rien ôté à sa modestie, elle vient humblement nous dire son bonheur de voir une petite fille comme moi dans son restaurant. On sort difficilement de table, devant la porte on découvre une foule de gens qui attendent leur tour… Quelle ambiance ! Après une petite pause à la maison, nous repartons dans la cohue de Times Square et de Herald Square: L’immense boutique M’n M’s, l’incontournable Macy’s et surtout une heure durant laquelle mon papa a testé toutes les guitares Fender et les amplificateurs Marshall qui le font rêver… Retour chez nous… Jusqu’à demain !
Lundi 7 septembre
Aujourd’hui c’est jour férié, c’est Labour Day aux Etats-Unis. Nous descendons le plus bas possible dans Manhattan, nous visitons Lower Manhattan et le Seaport. Comme d’habitude tôt le matin nous descendons prendre le métro, comme d’habitude papa rentre le premier, passe sa carte d’abonnement, puis pousse la porte de secours empruntable par les poussettes, et là une alarme très forte résonne dans toute la station, il n’y a pas de quoi s’inquiéter, c’est normal, mes parents sont effarés à chaque fois mais moi ça me fait bien rire. A peine arrivés à destination nous nous trouvons face au trou béant du World Trade Center. Pour le traverser à un moment on a du prendre un ascenseur, j’ai vu un gros bouton rouge et je n’ai pas pu résister : résultat des courses une voix criarde a demandé par l’interphone ce qui se passait, papa était tout gêné, il s’est excusé et on a pu sortir de l’ascenseur sans dommages. On est allés sur la rive du fleuve Hudson qu’on a longé jusqu’à la pointe de Manhattan, il y avait beaucoup de ros bateaux et quelques picco aussi (comprendre des bateaux grands et piccoli, petits). On s’est arrêtés dans le beau jardin d’hiver du World Financial Center. Ensuite pendant que les parents visitaient le quartier de Wall Street j’ai fait une petite sieste. Et à mon réveil il y avait encore de la bulla (de l’eau) en grande quantité, on était passés côté est sur le seaport. C’était l’heure de manger et on a trouvé un resto sud-américain sympa sur le Pier 17, j’ai bien aimé le riz au lait de coco. Les serveurs étaient adorables, l’un d’entre eux, originaire du Bénin, parlait bien français. A peine repartis j’ai fait la connaissance de Philip « Ninja », un copain rencontré près de City Hall Park et qui parlait à moitié Bulgare à moitié américain. Mais quand j’ai voulu lui piquer sa pelle, il s’est mis à pleurer et son papa a décidé de partir pour la sieste. Nous nous sommes alors remis en route et j’ai notamment joué dans un cimetière, derrière St Paul’s chapel. Mais un gros caca a contraint mes parents à une pause quatre heures plus tôt que prévu. Nous nous trouvions à ce moment entre Soho et Greenwich Village et ce qu’on nous a servi était délicieux, ça s’appelait « milk and cookies », un grand verre de lait avec une boule de glace à la vanille dedans, et trois ros cookies bien chauds, je ne savais plus où donner de la tête. Le ventre bien plein nous sommes retournés dans un parc où nous nous étions déjà arrêtés l’autre jour, là où il y a plein de cam cam en libre service (Washington Square). Une française friquée et pas très sympathique qui était assise à côté de nous a oublié ses lunettes de soleil Prada sur le même banc que nous, un détail qui n’a pas échappé à l’oeil de lynx de ma mère, elle qui a plutôt l’habitude de perdre ses lunettes, aujourd’hui elle en a trouvé des superbes. Voilà, c’est tout pour aujourd’hui, nous étions tous les trois épuisés alors nous avons repris le métro. Là je me suis fait un petit bobo, ça a été l’occasion de voir que les gens sont adorables avec les enfants ici car tout le wagon m’a souri et deux couples sont même venus nous parler longuement.
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