Les mascarades d’Arlequin

Pour ce nouveau « chut, les enfants lisent » je vous emmène en Italie…

Ai-je besoin de vous dire que je suis TRÈS attachée à l’Italie et à sa Commedia dell’Arte ? 😉 Ce livre était donc fait pour me séduire…

Les mascarades d’Arlequin de Pierre Crooks et Nicolas Lacombe aux éditions Balivernes nous plonge au cœur de Venise. Non pas une Venise de pacotille, non, non, pas la Venise des cartes postales mais bien au contraire la Venise de la tradition de la Commedia dell’Arte avec ses personnages archétypiques.

Il suffit de quelques uns de ses personnages de la tradition théâtrale pour retrouver la plupart des traits du caractère humain. Nous allons nous balader en compagnie d’Arlequin et de Pierrot et les suivre afin de retrouver Colombine. Sur le chemin, nous croiserons une galerie bariolée de figures vénitiennes, allant du docteur Cassandre le charlatan, au petit ange Cupidon, en passant par le général Matamore, le sergent Scaramouche, le roi Pantalon, et la Grande Faucheuse, la mort toute de noir vêtue. Celle-ci nous rappelle qu’aux temps de la République de Venise, la Sérénissime était un jardin des délices pour les grands nobles, mais pas pour les petites gens du peuple, les Arlequin et Pierrot, qui devaient lutter pour ne pas être réduits en esclavage, contraints à de pénibles besognes ou encore enrôlés dans les campagnes napoléoniennes pour servir de chair à canon à la guerre.

Les illustrations de Nicolas Lacombe sont très surprenantes : il dessine avec du scotch !
Le ruban adhésif devient pinceau collant qui attrape la couleur, ce processus se rapproche du tampon. Cette technique unique apporte à ses illustrations le goût rustique de l’authenticité et celles-ci font ressortir des tableaux plus évocateurs les uns que les autres qui accompagnent la déambulation de Pierrot et Arlequin à travers l’Histoire de Venise, les situations périlleuses de la vie, jusqu’à frôler la mort pour trouver l’amour en la personne de la belle Colombine… dont la décision finale et souveraine récompense le gentil Pierrot !

Pour notre famille dont le papa est d’origine vénitienne, se surajoute le jeu-quizz consistant à interroger mes bambini et leur faire reconnaître à qui appartient tel ou tel masque, quel est le pont ou la place représentés sur telle image. Et je dois dire avec fierté qu’ils ont de bons résultats à ce petit jeu 😉

Ce livre m’a donné envie de replonger dans mes souvenirs du carnaval. Depuis plusieurs années, nous délaissons le carnaval de Venise pour aller skier… mais quand même cette féerie me manque

Les mascarades d’Arlequin est donc un livre que je recommande chaleureusement, à coup sur, il vous fera voyager !…

Mais le roi Pantalon répond :
– Pas question ! Le seul Premier, c’est le roi et le roi, c’est moi.
Par contre, il est vrai que j’ai besoin d’aide pour gouverner. Je sais !
Je vous nomme tous les deux ministres de seconde classe.
Vous, vous serez celui des vêtements bariolés et vous, celui des bonnets de bain.
J’ai emprisonné vos prédécesseurs il y a cinquante ans,
donc vous avez beaucoup de retard à rattraper. 

Arlequin est flatté de ces nouvelles responsabilités,
mais Pierrot lui explique qu’être ministre signifie avoir à travailler,
et même beaucoup.
À cette idée horrible, Arlequin bondit et gagne la forêt,
suivi par son blanc compagnon. 

Les mascarades d’Arlequin
Pierre Crooks  
Nicolas Lacombe
Éditeur : Balivernes
15€

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