Un nom sur la liste

C’est aujourd’hui un roman pour adolescent que je vous propose de découvrir…
Un roman bouleversant, je viens de refermer ce livre, je suis encore sous le coup de l’émotion, je dois prendre du temps pour vous en parler…

Un roman bouleversant mais essentiel…

Un nom sur la liste

de Monica Hesse

Zofia, une jeune fille juive de 18 ans revient des camps de la mort dans sa Pologne natale, où l’antisémitisme n’a pas vraiment disparu, et décide de partir à la recherche d’Abek son petit frère, lui aussi déporté à Birkenau. Zofia a perdu, dès leur incarcération, tous les autres membres de sa famille.

C’est la quête de Zofia, qui la conduira à Munich au camp de Föhrenwald, qui lui fera rencontrer des êtres perdus, comme elle, qui aussi sera la source de sa résilience.

Le récit de Monica Hesse est très bien construit, nous suivons les chapitres de A comme Abek à Z comme Zofia, comme le petit alphabet que Zofia avait brodé pour son petit frère, et caché dans la doublure de sa veste. L’écriture est juste et précise, jamais l’auteur ne tombe dans le pathos, tout est retenu mais, bien sûr c’est très dur.

Dans ce camp, un camp de transit après les camps de la mort, des rescapés doivent apprendre à revivre. Et là tout n’est pas aussi simple, aussi clair, il y a les mensonges qui ont permis de survivre, les petits arrangements que l’on a du faire, les rêves de départ pour la terre promise. Il y a le mariage de Breine et Chaim qui illumine une nuit cet endroit de désolation (et oui il y a une force de vie même dans l’horreur des camps, Hans Krasa a écrit un opéra « Brundibar » à Terezin pour des enfants).

Nous croisons de nombreux destins, des visages ambigus, comme le soldat russe Dima, des justes comme le vieux couple Wölfing, des désespérés comme Miriam, des gentils comme sœur Thérèse, et il y a Josef…

C’est un ouvrage extrêmement bien construit, qui révèle bien des choses, mais qui demande une préparation à sa lecture pour les adolescents non avertis, je pense qu’il est indispensable que les jeunes soient sensibilisés à la Shoa, mais une discussion me semble impérative avant la lecture, je suggère aux parents de lire « Un nom sur la liste » en même temps que leur enfant.

Le lendemain matin, je quitte Breine et Esther pendant qu’il fait encore noir. Breine ronfle légèrement, ses draps tout en désordre, à moitié hors du lit. À quelques pas, Esther dort, la tête sous l’oreiller.
Quand j’arrive aux écuries, Josef est occupé à atteler les chevaux à une carriole qui n’est pas de première jeunesse. Ses cheveux bouclés sont encore humides de sa toilette matinale. Une goutte d’eau descend lentement le long de sa nuque, traçant une courbe et situant avant de disparaitre dans l’encolure de sa chemise ouverte. Je me la représente en train d’atteindre sa clavicule, de rouler sur sa poitrine, sur son ventre.
– Salut ! me lance-t-il, l’air presque surpris.
Peut-être s’imaginait-il que je ne serais pas là de si bonne heure. Comme il semble sur le point de partir, je ne peux m’empêcher de penser qu’il ne m’aurait pas attendue très longtemps.
– Bonjour. Je te remercie encore de m’emmener.

***

Un nom sur la liste
Monica Hesse
Éditeur : Nathan
17,95€

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